L’activité de carrosserie-peinture se réinvente

L’activité de carrosserie-peinture se réinvente car elle évolue structurellement à la baisse, en raison de la moindre sinistralité. Sans compter que le secteur continue de se confronter à des difficultés pour le recrutement. Par ailleurs, la filière doit s’adapter aux innovations technologiques liées aux véhicules électrifiés et aux nouveaux matériaux.

Les acteurs de la filière carrosserie-peinture

  • 80 % des carrosseries indépendantes sont regroupées en réseaux : sous forme de groupements indépendants (ex : Axial, Bestrepair, Carflex) ; 
  • ou affiliés à une enseigne de fournisseurs tels que des fabricants de peinture (ex : réseaux Five Star, Acoat Selected, Autoneo), ou des distributeurs de pièces (ex : AD Carrosserie, Precisium, Top Carrosserie).

Ce type d’organisation se distingue par un maillage territorial important. Seuls 20 % des établissements concernés sont en centres-villes hypra-urbains. Les 80 % restant, couvrent les zones rurales et péri-urbaines des agglomérations moyennes. (Source : FRCI/SOCCA 2020).

Une diversification de l’activité

Près de 17 800 ateliers prennent en charge des prestations de carrosserie et/ou de peinture :

      • la moitié sont des ateliers des réseaux constructeurs,

      • 30 % des MRA (Mécaniciens Réparateurs Automobiles)

      • et 20 % sont des carrosseries indépendantes et réalisent 44 % du volume d’activité du marché de la réparation-collision.

    La généralisation des équipements de sécurité et le renforcement des politiques préventives ont réduit la gravité des accidents, donc la nature des chocs à réparer. Les opérations de réparation-collision ont ainsi diminué de 15% depuis 2016, avec une chute significative en 2020 due aux périodes de confinement.

    Par conséquent, les carrossiers diversifient leur activité en proposant des prestations rapides : smart/spot repair, raccords localisés, débosselage sans peinture… Cependant, si le volume des opérations a baissé, leur coût moyen a augmenté avec le remplacement ou la réparation de pièces et d’équipements plus coûteux (électronique, aciers spéciaux…).

    Enfin, la réparation de chocs mineurs suppose de développer des stratégies commerciales offensives dans un contexte où près de 80% du chiffre d’affaires des carrossiers est réalisé par les flux assurance.(source : ANFA-GIPA 2022).

    Un besoin grandissant de profils expérimentés

    Le secteur qui se compose de 22 576 carrossiers et 592 peintres qualifiés observe un vieillissement de cette catégorie de salariés. Les départs en retraite signifient pour les entreprises des pertes de compétences pourtant longues à acquérir.

    Raison pour laquelle ces profils sont désormais très recherchés sur le marché de l’emploi. Néanmoins, le secteur ne manque pas de main-d’œuvre, avec un nombre de jeunes en formation en progression continue. À la rentrée 2022, la filière a comptabilisé 14 781 inscrits dont 8 759 en alternance.  Les effectifs en alternance ont d’ailleurs progressé de 69% depuis la rentrée 2014/15, en réaction aux tensions sur le recrutement qui se sont accélérées à cette période. L’embauche dans le secteur reste donc intensive et la difficulté de recrutement des entreprises se concentre en particulier sur les profils expérimentés.

    « L’une de nos enquêtes a mis en lumière le lien entre l’expérience acquise par un apprenant et la condition d’accueil en formation et en entreprise. La pratique et la diversification des tâches, indispensables à la maîtrise de ce métier, dépendent de cette capacité d’intégration, d’encadrement et de suivi notamment par l’entreprise » explique Marion Vidal, responsable projets à l’Observatoire des métiers des services de l’automobile. (Source : ANFA).

    Pour en savoir plus sur l’évolution de la filière, retrouvez les témoignages de carrossiers en vidéo et podcast.