Avec le tutorat, plus de turn-over en carrosserie !

Le tutorat, qui consiste en l’apprentissage auprès d’un professionnel expérimenté, offre plusieurs avantages qui peuvent contribuer à résoudre les problèmes d’emploi. Avec le tutorat, plus de turn-over en carrosserie ! Qui peut tout à fait se mettre en place pour former des apprentis et ensuite les embaucher.

Dès qu’il a repris l’affaire familiale en 2005, Gérald Kersuzan, gérant du garage Expert Kersuzan à Auray (56), du réseau AD, a gardé une partie des salariés qui avaient débuté comme apprentis avec son père. « L’apprentissage fait partie de notre ADN mais il a été souvent compliqué de motiver les jeunes et de trouver de bons techniciens en carrosserie. C’est suite à un échange avec une collègue que j’ai mis en place le tutorat, qui a tout changé côté mécanique et en carrosserie ».

La formation individualisée, clé du succès du tutorat

Avant d’entrer en carrosserie, Gérald était enseignant et c’est probablement cette expérience qui l’a inspirée. « Avec le recul, mettre en place le tutorat est une évidence pour l’apprenti comme pour l’entreprise. Les compétences en carrosserie sont souvent mieux acquises par la pratique et l’observation directe. Les apprentis peuvent travailler sur des projets réels et acquérir une expérience pratique sous la supervision de leur tuteur ».

L’intérêt est double car si le tuteur enseigne aux apprentis les compétences qui sont actuellement en demande sur le marché du travail, la filière en sort gagnante. L’écart se réduit entre les compétences disponibles et les besoins des employeurs, ce qui est un atout en recrutement.

Adopter une approche structurée

La mise en place d’un programme de tutorat dans un atelier nécessite une planification soignée et une approche structurée. Et les équipes sont à bonne école avec Gérald qui est un gestionnaire hors pair de ses 2 sites. « Le sport est intégré dans ma vie quotidienne et je partage cette passion avec l’équipe qui aime « la gagne ». Notre esprit compétitif se retrouve forcément dans l’exercice de nos métiers. Respect des délais, rigueur sont essentielles pour gagner en efficacité ».

C’est lors des entretiens individuels de fin d’année que Gérald a proposé à un collaborateur, qui avait le bon profil, de devenir tuteur. « On a établi ensemble un programme de formation ajustable et il me partage des comptes-rendus réguliers sur la progression. Cet environnement de travail propice à la croissance professionnelle est un plus pour l’apprenti. Il suit ainsi un parcours d’intégration qui lui donne confiance et le rend plus légitime auprès du reste de l’équipe ».

Ce qu’il faut retenir. Ce chef d’entreprise, plutôt optimiste sur le recrutement a su se remettre en question pour obtenir des résultats. Le tutorat est une réponse et il reste conscient que la rémunération est un avantage pour attirer les talents. D’ailleurs, il n’hésite pas à verser une prime au salarié-tuteur, investi à 100% dans son rôle.