Carrossiers : une affaire de famille !

Mai 68 a marqué les livres d’Histoire, mais aussi celle de la famille Treil. C’est en effet le moment où a vu le jour leur carrosserie familiale… Plus de 50 ans d’expérience au compteur, cela a quelques avantages.

Voilà cinquante-quatre ans que la Carrosserie Treil, du réseau Five Stars, fait partie du paysage du Pont-Sainte-Maxence dans l’Oise, et cinquante-quatre ans qu’elle appartient à la même famille. D’abord à Jean-Louis et Françoise Treil, puis à leur gendre Bruno Scior, auquel ils ont passé la main il y a une vingtaine d’années. « Cela s’est fait en douceur », se souvient le carrossier de 58 ans « au départ, je me destinais à devenir avocat et puis je suis tombé amoureux de leur fille unique, puis du métier. »

De là, il suit une formation, et débute dans la carrosserie de ses beaux-parents. « Je n’ai jamais exercé ailleurs » explique-t-il avant d’ajouter en souriant, « je suis le moule de base ». C’est ainsi qu’il a acquis le savoir-faire signé Treil, puis peu à peu repris les rênes. « Au départ, je les assistais et finalement avec l’évolution du métier, ils ont fini par m’assister, car ils manquaient de connaissances en réparation aluminium et en termes de paramétrage en programmation de la partie électronique » et de préciser : « mais ils ne sont jamais loin. Ils viennent de temps à autre à l’atelier ». 

La carrosserie a été modernisée, sans changer de nom. Symbole de sa pérnnité

«D’utilité familiale locale»

Quant à sa femme, elle a fini par rejoindre l’aventure comme comptable il y a 15 ans environ, délaissant son travail d’attachée clientèle dans une banque. Dans moins d’une dizaine d’années, leur fils, Vincent, reprendra le flambeau. Le jeune homme de 27 ans, titulaire d’un master en gestion, travaille déjà à l’accueil, et a passé pas mal de temps, enfant, à l’atelier avec ses parents. « Nous avons réussi à pérenniser le côté familial, cela plait à nos clients », constate Bruno Scior, « on a parfois des familles sur trois générations qui viennent nous voir. Ils n’ont pas l’impression d’être un simple numéro » et il ajoute « on n’est certes pas d’utilité publique, mais d’utilité familiale locale ».

Les salariés font aussi partie de la famille

La transmission ne se fait pas uniquement d’une génération à l’autre, mais également auprès des salariés. En effet, Bruno Scior se dit proche de la dizaine de jeunes qu’il emploie. « Nous n’avons ni absentéisme ni turn-over » se félicite l’entrepreneur qui explique cet engagement par le management horizontal qu’il pratique « Nous organisons des réunions régulièrement pour identifier les problématiques, et optimiser les procédures ». Et cela ne s’arrête pas là : « nous travaillons sur la possibilité de les intégrer financièrement dans la carrosserie pour qu’ils puissent eux aussi en posséder une partie ».