Métiers – Attention, un atelier peut cacher un avion

Dans la vie d’un carrossier, il n’y a pas que les voitures, les motos ou les camions… il y a aussi les avions ! La preuve avec la Carrosserie Blay située dans la région Centre-Val de Loire.

Un avion au milieu d’une carrosserie ? Voilà qui n’est pas banal ! En 2019, un ancien motoplaneur a élu domicile, à la Carrosserie Blay, à la Ferté-Saint-Aubin du réseau AAG, dans le Loiret. Pendant près de six mois, le temps d’une petite remise à neuf, et d’un bon coup de peinture.

Mais comment un tel engin a -t-il pu atterrir là ? Steeve Blay, le propriétaire des lieux a tout simplement rendu service à un ami de son père, Mustafa Hadjab, grand passionné d’aviation et spécialiste du modèle réduit. Le septuagénaire bricoleur cherchait un atelier assez grand pour pouvoir accueillir la nouvelle aile de l’avion qu’il venait d’acquérir. « Quand il l’a achetée, l’aile n’était pas celle d’origine », explique Steeve, « il a donc contacté le concepteur du planeur, un certain monsieur Fournier, qui lui a fourni les plans originaux afin qu’il reconstruise l’aile à l’identique ».

«Cet avion m’a permis de sortir de ma zone de confort »

Une bonne partie de l’équipe de la carrosserie est indispensable. Pour déplacer l’aile qui mesure près de 13 mètres, mais également pour le travail de peinture. « On a utilisé uniquement de la technique automobile » précise Steeve Blay « On a tout de même glissé une petite spécificité : de l’élastifiant pour la rendre plus résistante ».

Une expérience hors du commun pour le carrossier. « On a appris beaucoup de choses » s’enthousiasme-t-il « comment une aile d’avion en bois est fabriquée ? On ne se doute pas de ce que représente la structure, les différents collages, l’entoilage… et puis même si j’ai grandi un peu dans ce milieu-là, car mon père est également un féru d’aviation, je ne me rendais pas compte de ce que pouvait représenter toute la partie réglementation, qui est très stricte ». Cela lui a permis également de donne une petite respiration à son quotidien, « de sortir de ma zone de confort » comme il le dit lui-même. Une nouvelle preuve de la richesse de ce métier où la routine n’a visiblement pas sa place.

Prêt à renouveler l’expérience

L’aventure lui a tellement plu qu’il est prêt à recommencer : d’abord avec un autre avion que Mustafa va lui confier. Avec une spécificité, celui-là aura des ailes repliables. Ensuite avec celui que son père est en train de confectionner dans son garage.