Rétrofit électrique : bilan et perspectives

Le rétrofit électrique, qui consiste à convertir des véhicules thermiques en véhicules électriques, s’impose comme une solution écologique et économique face aux défis de la mobilité durable. En intégrant cette technologie, l’atout RSE est indéniable pour les entreprises. Encore faut-il que les conditions soient favorables pour qu’il se démocratise rapidement. Voyons comment le rétrofit électrique, à travers un bilan et perspectives, peut impacter la filière carrosserie.

Les conditions essentielles du rétrofit

« Depuis le 4 avril 2020, il est autorisé d’électrifier un véhicule thermique pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre et de polluants. Cette pratique, appelée rétrofit, consiste à retirer le moteur thermique ainsi que le réservoir du véhicule et à les remplacer par un moteur électrique et une batterie. » (source : Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires).

Il s’applique ainsi aux véhicules particuliers, véhicules utilitaires légers, deux-roues motorisés. Techniquement tous les véhicules sont rétrofitables mais la place nécessaire à la batterie et l’autonomie souhaitée peut désavantager le rétrofit de certains véhicules. De plus, pour respecter les normes de poids, un véhicule rétrofité doit maintenir un poids pratiquement identique avant et après la conversion. Cette contrainte limite la taille de la batterie, réduisant ainsi l’autonomie et la durée de vie du véhicule, puisque la batterie devra être rechargée plus fréquemment.

Une démocratisation longue à mettre en place

Certains obstacles freinent encore l’adoption massive de cette technologie. Le coût des kits de rétrofit, l’autonomie limitée qu’ils offrent, et la durée nécessaire pour obtenir l’homologation des véhicules convertis. Le marché du rétrofit électrique dépend également des capacités d’approvisionnement en semi-conducteurs, un facteur critique pour la production de kits de conversion. Enfin, le marché du rétrofit est limité dans le temps.

Néanmoins, cette démarche est vertueuse et en parfaite adéquation avec les objectifs de développement durable (ODD) fixés par les Nations Unies, notamment l’ODD 13 relatif à la lutte contre le changement climatique.

Des avantages en réduction d’empreinte carbone

L’un des principaux avantages du rétrofit électrique est la réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2). Les véhicules thermiques sont une source majeure de pollution atmosphérique. En convertissant ces véhicules en électriques, les entreprises contribuent significativement à la diminution de leur empreinte carbone. Le rétrofit électrique encourage également l’utilisation d’énergies renouvelables. En optant pour des solutions de recharge utilisant des sources d’énergie verte, les entreprises peuvent encore réduire leur impact environnemental. Cette transition énergétique est un pilier essentiel de toute stratégie RSE.

Économie circulaire et gestion des ressources

Le rétrofit électrique s’inscrit parfaitement dans le cadre de l’économie circulaire en prolongeant la durée de vie des véhicules existants. Plutôt que de mettre au rebut des véhicules encore en bon état, le rétrofit permet de leur donner une seconde vie sous une forme plus écologique. Cette approche réduit la nécessité de produire de nouveaux véhicules, diminuant ainsi l’exploitation des ressources naturelles et la production de déchets. Cette démarche s’intègre dans une politique de gestion responsable des déchets et contribue à l’atteinte des objectifs de réduction des déchets fixés par les entreprises dans leur stratégie RSE.

En conclusion, le rétrofit électrique représente une opportunité stratégique pour les entreprises souhaitant améliorer leur performance RSE. Sous réserve que le processus d’agrément des prototypes et des kits de rétrofit électrique est à la fois coûteux et long, ne soient pas un obstacle à la démocratisation de cette technologie. Et le temps presse au vu de l’interdiction de la vente de véhicules thermiques en 2035. Et dela décarbonation totale des transports terrestres prévue par le Green Deal européen d’ici 2050, il n’y aura plus de véhicules thermiques à convertir en électriques.