Aujourd’hui, la part de marché des pièces auto d’occasion en France est d’à peine 4 %. Elle concerne au mieux 15 % de l’activité des garagistes les plus motivés. Si notre pays est à la traîne sur le sujet, il rattrape peu à peu son retard. Il a même été le premier à légiférer, dès 2017, sur la pièce de réemploi (PRE) pour la réparation automobile. Et notre filière carrosserie-peinture est évidemment concernée !
En quoi ça consiste ?
Les pièces de réemploi sont des pièces automobiles d’occasion, récupérées sur des véhicules hors d’usage et considérés comme non réparables. Ainsi, elles constituent une alternative moins chère aux pièces neuves. Depuis 2017, le garagiste doit informer ses clients de la possibilité d’utiliser des pièces de réemploi pour réparer leurs véhicules. Et la loi encadre les conditions d’utilisation de pièces d’occasion.
Toutes les pièces d’une voiture peuvent ainsi être remplacées par de la pièce d’occasion. Il faut cependant faire la distinction entre les pièces de réemploi qui ont simplement subi un contrôle visuel avant d’être revendues et les pièces reconditionnées qui ont été expertisées, plusieurs fois testées et pour lesquelles on constate un taux de recours au SAV inférieur à 2 %, ce qui atteste clairement de leur fiabilité (source : Roole). En carrosserie, les éléments concernés sont les pièces amovibles comme les ailes, les portières, le coffre, le capot, le pare-choc, etc.
Si les professionnels se doivent de proposer spontanément à leurs clients de la pièce de réemploi, le vieillissement de notre parc automobile les y conduit quasi obligatoirement. « Nous avons tous la responsabilité de faire rouler plus longtemps nos véhicules plutôt que d’en changer trop fréquemment, confie Pascal Brethomé, directeur de garage et président de l’organisation professionnelle Mobilians pour les Pays de la Loire. Et cela passe par le développement du marché de la pièce d’occasion. » (Source : Roole).
Les avantages
Il est indéniable que choisir des pièces de réemploi plutôt que des pièces neuves a plusieurs avantages :
- Le prix : elles sont toujours moins chères que des pièces neuves. En effet,une pièce de réemploi coûte en moyenne 50% du prix d’une pièce neuve, mais ce tarif peut varier en fonction du kilométrage.
- La protection de l’environnement : elles représentent tout simplement un geste écologique en évitant le gaspillage d’éléments qui fonctionnent encore très bien et pourraient bénéficier d’une seconde vie.
- La garantie de pièces de qualité d’origine et parfaitement sûres.
La provenance de la pièce de réemploi
Les pièces de réemploi proviennent des centres VHU (Véhicules Hors d’Usage). Spécialisés dans le traitement des véhicules hors d’usage, ils doivent disposer d’un agrément. En France, il y a environ 1700 centres VHU agréés. Les pièces pour le réemploi sont identifiées par le centre pour être démontées, entreposées et revendues. Seules les installations autorisées et agrées par l’État ont le droit de préparer des pièces auto au réemploi.
Si l’approvisionnement en pièces d’occasion est simple sur le papier – elles viennent pour la plupart de France, en grande partie des étagères des principales sociétés de recyclage – il n’est malheureusement pas systématique. En effet, de nombreuses pièces manquent à l’appel, notamment dans certaines catégories. Cela concerne surtout les pièces de carrosserie, portières, ailes et capots. En moyenne, une demande sur deux n’est pas satisfaite. (Source : Roole).
Bon à savoir : le professionnel ne respectant pas cette obligation s’expose à une sanction de 3000 € pour une personne physique et 15000 € pour une personne morale. Et en cas de litige, c’est au garagiste de prouver qu’il a bien respecté son obligation vis-à-vis de son client.
Et pour retrouver d’autres contenus sur l’environnement dans la filière de la carrosserie-peinture, CHOC vous en dit toujours plus !